Le 13 mai marque la Journée mondiale des migrateurs, une occasion de mettre en lumière l'importance de la migration pour de nombreuses espèces d'oiseaux. Notre région est à la fois une zone de survol et de haltes avec plusieurs couloirs de migration mais aussi un territoire où viennent se reproduire plusieurs espèces migratrices pendant la période estivale. Parmi elles, on peut citer les martinets qui font leur retour dans les Alpes-Maritimes à partir de mars-avril, ainsi que les petits-ducs scops, les hirondelles ou les loriots d'Europe.
Un migrateur en particulier, le rollier d'Europe, a été pris en charge au centre de soins après avoir subi de nombreuses blessures. Chaque année, au mois d'avril/mai, cet oiseau traverse le Sahara et la Méditerranée, dans un voyage de plus de 6000km pour rejoindre le sud de la France où il niche et élève ses petits.
Cette année, les deux journées dédiées aux migrateurs (le 13 mai et le 14 octobre) ont pour thématique l'eau. En raison du changement climatique, les sécheresses estivales connaissent une augmentation significative, ce qui a un impact majeur sur l'ensemble des écosystèmes aquatiques, en plus des activités humaines. Ainsi, toute la chaîne alimentaire est perturbée, notamment les insectes en forte diminution avec une pénurie de nourriture pour les migrateurs. De plus, le dérèglement climatique affecte le cycle de vie des oiseaux et leur migration. En raison de l'augmentation des températures et d'un hiver plus doux avec un printemps précoce, la végétation se développe plus tôt, et donc une éclosion précoce des insectes. Cela impacte les oiseaux, qui peuvent arriver trop tard et ne pas trouver assez de nourriture. Finalement, pour s'assurer d'avoir suffisamment de nourriture, les oiseaux migrateurs sont donc contraints de partir plus tôt. Cependant, ce départ anticipé a un coût pour eux, car ils doivent voyager dans des conditions météorologiques moins favorables. Ils arrivent souvent épuisés. C'est le cas, par exemple, des martinets noirs qui sont accueillis au centre depuis avril, affaiblis par la sous-alimentation, incapables de rester en vol et s'écrasant au sol.
Néanmoins, face au changement climatique, certaines études montrent que les oiseaux s'adaptent en favorisant une taille réduite ou des couleurs plus claires, et en retardant ou avançant leur migration. Cependant, malgré les tentatives d'adaptation, les migrateurs sont souvent épuisés à leur arrivée en France en raison du manque de nourriture causé par la diminution des zones humides ou leur pollution, ainsi que par l'intensification de l'agriculture.
Le rollier d'Europe, en tant que migrateur emblématique, est confronté à ces défis. En raison de la diminution des ressources alimentaires et des habitats appropriés, sa survie et sa reproduction sont compromises. Les actions de conservation sont donc essentielles pour protéger cette espèce et maintenir son cycle migratoire. La Journée mondiale des migrateurs, le 13 mai, nous rappelle finalement l'importance de préserver les habitats naturels, notamment les zones humides, qui jouent un rôle crucial dans la survie des migrateurs.
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